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Décembre 2016
Journée à Jouarre
Au cours de la matinée nous avons visité la crypte mérovingienne du VIIè siècle.
Construite par Saint Agilbert, cette crypte est située à l’origine au chevet d’une basilique funéraire disparue vers le XVè siècle. Elle est l’un des édifices mérovingiens les mieux conservés d’Europe. À l’intérieur, une salle à trois nefs abrite les sarcophages des fondateurs de l’abbaye, dont celui du vénérable Adon, fondateur du monastère vers 630, celui de Sainte Telchilde, première abbesse, et celui de Saint Agilbert, orné de bas-reliefs typiques de la sculpture du VIIè siècle.
La Tour Romane quant à elle est l’ancien clocher de l’église abbatiale érigée au XIIè siècle. Elle abrite un intéressant parcours, plongeant le visiteur au cœur de la réalité des religieuses bénédictines qui continue d’animer ce monastère.
A l’intérieur de l’église paroissiale Saint-Pierre Saint-Paul du XVè et début XVIè siècles on peut voir des fonts baptismaux gothiques, des vitraux Renaissance, statuaire et reliquaires issus du trésor de l’abbaye Notre-Dame
L’après-midi la plus ancienne fromagerie de la Brie nous a accueilli.
Affineur Traditionnel de fromages de Brie avec plus de 115 ans de savoir-faire, les évolutions depuis 1895 date de la fondation de la fromagerie ont été commentées. En 1948 des caves équipées en froid sont creusées pour y affiner des bries fermiers (brie de Meaux AOC, brie de Melun AOC et brie de Provins) venant des fermes voisines.
Puis en fin de visite dégustation des différents bries produits………..hum !!!
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Maison d’Éducation de la Légion d’Honneur
Impressionnant d’entrer dans la cour de la Maison d’Éducation de la Légion d’Honneur. Une façade rectiligne aux différentes formes de fenêtres selon les étages vous fait face ; harmonie rompue par la porte d’entrée dont les murs avancent dans la structure.
Cette ancienne abbaye royale de Saint Denis fermée en 1790 devient une hostellerie royale pour les invités aux grandes cérémonies de funérailles des membres de la famille royale.
Fondée en 1805 par Napoléon 1er quelques jours après la victoire d’Austerlitz, (décret signé au Château de Schönbrunn) l’institution « La Maison d’Éducation de la Légion d’Honneur » est un établissement scolaire secondaire français.
Depuis son origine il s’agit d’une œuvre sociale destinée à prendre en charge l’éducation de jeunes filles pauvres ou orphelines de guerre, dont les parents, grands-parents ou arrière-grands-parents ont mérité la Légion d’honneur. Pour être accepté dans le collège ou le lycée la priorité est donnée dans l’ordre de décoration suivant : la légion d’honneur – les médaillés militaires – l’ordre national du mérite fondé par le général De Gaulle – la légion étrangère.
Les jeunes filles sont en pension complète, nourries, blanchies, logées avec obligation de porter l’uniforme acheté par la famille. La pension revient à environ 2 000 € par an. Dans le cas de famille indigente la somme est réglée par la grande chancellerie.
L’enseignement s’avère être de qualité avec 100% de réussite au Bac. Les langues étrangères sont très bien enseignées. La majorité des élèves pratique un instrument de musique. Chaque année un concert présidentiel se déroule dans la chapelle. Les professeurs dépendent de l’éducation nationale.
En 2014 on compte : 5 secondes – 6 premières – 6 terminales – 35 élèves en hypokhâgne – 30 en khâgne – 25 BTS1 en action commerciale internationale – 24 en BTS 2.
Les élèves portent l’uniforme cependant une couleur de ruban diffère selon les classes : au lycée rouge – blanc – multicolore ; au collège les autres couleurs.
Les étudiantes après le Bac ne portent pas chasuble et ruban mais un tailleur bleu marine.
Un grand parc avec des équipements sportifs dans le fond du parc complètent le domaine : les jeunes filles pratiquent le sport. Les bâtiments des salles de classes vitrés et semi enterrés ressemblent à des serres de maraîchers.
Nous avons pu apprécier la beauté du jardin du cloître (le plus grand d’Europe) qui de jardin des simples est transformé en un magnifique jardin à la française.
Au réfectoire le marbre du sol date de l’époque de la construction.
La chapelle, ancienne salle des gardes à l’époque des rois conserve son authenticité.
Équivalence des titres de la Maison d’Éducation de la Légion d’Honneur et de l’éducation nationale :
Surintendante
Intendante générale
Directrice des études
Censeur
Économe
Inspectrice
proviseur de cité scolaire
principal de collège
proviseur adjoint
principal adjoint
intendante
CPE
Sortie dans l’Orne
Visite de la Grosse Forge
La construction de la grosse forge d’Aube est due à Charles Courdemanche, Seigneur d’Aube au début du XVIè siècle. A cette époque les grosses forges, ancêtres des aciéries, transforment la fonte en acier.
Une Grosse Forge n’a rien à voir avec le maréchal ferrant ou avec le forgeron qui officiaient dans les villages avant 1950. Il s’agit de l’atelier qui, depuis le début du 16ème siècle, transformait en acier (communément appelé fer) la fonte sortie du Haut-Fourneau. Les nombreuses autres grosses forges de la région ont disparu, celle d’Aube est restée dans son état d’origine grâce à son rachat en 1850 par des industriels voisins qui la consacrèrent au travail du cuivre jusqu’en 1939.
La Grosse Forge d’Aube est un témoin …
• unique et remarquable, exceptionnellement conservé, de la période dite du procédé indirect. Les équipements les plus récents et les adaptations n’ont guère changé son aspect primitif.
• capital de la façon dont a été vécue la Révolution Industrielle au 19ème siècle.
• marquant de l’apparition, dans les années 1980, de l’archéologie industrielle, toute jeune discipline alors.
Le procédé indirect : avant la Grosse Forge et jusqu’au 12ème siècle on transformait le minerai, directement sur le lieu de l’extraction, après l’avoir amolli dans un bas fourneau et martelé jusqu’à l’obtention d’un objet, arme ou outil. Ensuite suivit une période mal connue au cours de laquelle les sites de transformation se fixèrent.
Les progrès techniques amenèrent la fusion du métal : à partir du 15ème siècle le haut-fourneau procure la fonte que l’on peut mouler, mais qui doit partir à la Grosse Forge si l’on veut obtenir de l’acier : c’est le procédé dit indirect en raison de ces deux étapes.
Ce progrès est une révolution aux nombreuses répercussions historiques en matière de technique, d’organisation du travail, de vie quotidienne et de mutation de la société.
La Grosse Forge d’Aube, classée monument historique en 1982, est le dernier exemplaire de grosse forge conservé dans l’état décrit par l’Encyclopédie de Diderot & d’Alembert (1765).
On y trouve les équipements traditionnels qui permirent, du 15ème siècle jusqu’au milieu du 19ème, la transformation de la fonte en acier, selon deux étapes :
• Les fours d’affinerie dans lesquels on amollissait les barres de fonte venues du fourneau pour les débarrasser de leurs impuretés et de l’excès de carbone qui rendait le matériau cassant.
• Un gros marteau : le martelage améliorait l’affinage et terminait l’organisation des chaînes des atomes (le fibrage, second facteur de résistance du métal). L’acier obtenu partait pour un nouvel atelier, la FENDERIE où il était façonné selon les besoins des artisans.
Sont visibles également :
• La retenue d’eau et deux des quatre roues à aubes qui entraînaient le gros marteau et les soufflets des fours ainsi que la turbine hydraulique (1855) qui se substitua à deux d’entre elles.
• Les équipements et les bâtiments d’après 1850 adaptant l’atelier d’origine à la métallurgie du cuivre.
Visiter la GROSSE FORGE c’est comprendre les démarches de l’homme s’appropriant la nature ; c’est retrouver des gestes et des savoir-faire en les resituant dans leur histoire et leurs progrès ; c’est renouer avec un passé primordial pour mieux comprendre le présent, en évitant la nostalgie. C’est voir comment ça fonctionnait.
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Visite de la Manufacture Bohin
Découverte du dernier fabricant français d’aiguilles et d’épingles. Situé à Saint Sulpice sur Risle, près de l’Aigle en Normandie, BOHIN France perpétue la tradition épinglière et aiguillière de sa région.
En activité depuis 1833 et implantée dans une trentaine de pays, l’entreprise expose son exceptionnel patrimoine au bord de la rivière et conserve la mémoire industrielle de la France.
Sur 2 500 m 2, la Manufacture Bohin est un lieu de découvertes, d’authenticité, de respect du travail manuel et de surprises.
La visite fait traverser les 2 niveaux des ateliers de fabrication où oeuvrent les salariés de l’entreprise, le public assiste à la naissance des aiguilles à coudre, des épingles de sûreté et des épingles à tête de verre (de Murano !). Seulement séparé par un garde-corps, le visiteur découvre un savoir-faire ancestral sur des machines pour certaines datant du 19ème siècle.
Il faut compter 2 mois et 27 étapes de fabrication avant de retrouver une aiguille en magasin.
Les salons de l’Arsenal : trésor caché du Marais
Au cours du règne de Louis XII, une fonderie de canons apparaît sur le site. A cette époque Jacques Galiot de Genouillac obtient la charge de Grand Maître de l’artillerie, poste qui sera occupé plus tard par Sully. Au XVIIème siècle, le duc de la Meilleraye fait décorer ses appartements et ceux de son épouse par des peintres renommés dont Charles Poerson. Ce sont ces décors inattendus que l’on a découverts dans le pavillon occupé actuellement par la bibliothèque. Des boiseries exceptionnelles subsistent et forment un témoignage à Paris des décors de l’époque. Paysages, scènes de batailles, peuplent ce lieu et depuis peu le salon de musique fraîchement restauré permet d’évoquer la belle époque.
C’est en 1755 que le Marquis de Paulmy, bibliophile averti, s’installe à l’arsenal. Sa bibliothèque fut vendue au Comte d’Artois puis confisquée pour devenir en 1797 Bibliothèque nationale de l’Arsenal. Ce lieu fut fort fréquenté par la société littéraire du XIXème siècle.
Appartement-Atelier Le Corbusier
Visiter l’appartement-atelier de Le Corbusier débute par un commentaire sur la nouveauté en terme de construction (1er immeuble d’habitation construit par Le Corbusier). Révolutionnaire pour l’époque le créateur a marié, béton armé, verre et acier.
Il utilise 3 types de verre Saint-Gobain : verre transparent pour les baies vitrées, pavés de verre et briques de verre. L’immeuble est construit sur pilotis. Les façades sur rue et sur cour ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1990.
L’intérêt du lieu pour Le Corbusier tenait dans le fait que le terrain orienté est/ouest lui permettait de construire des étages avec des parcelles traversantes ; toujours ce souci d’espace et de lumière. Plus de contraintes car les plateaux sont aménagés en plan libre. Quant à la toiture, il s’agit d’une innovation en réalisant une toiture plate sur laquelle on peut aménager un jardin. Nouveauté également l’utilisation du dernier étage de l’immeuble en appartement (en effet, à l’époque cet espace est plutôt occupé par les gens de maison).
Son appartement-atelier occupe les deux derniers niveaux de l’immeuble (7ème et 8ème) conçu et réalisé entre 1931 et 1934 – environ 240 m². Du sol au plafond le soleil pénètre dans l’appartement et l’inonde de lumière. Classé monument historique depuis 1972 il devrait être rénové prochainement.
Pour cet aménagement conçu par lui-même il créée une palette de couleurs personnalisées et utilise des matériaux nobles : cuir vachette, métal, acier chromé, etc. Le confort n’est pas sa priorité, la salle à manger est un espace froid dans lequel il va toutefois rajouter un tapis en laine. L’éclairage est particulier car avant tout ce sera la lumière naturelle du jour. Il va utiliser du mobilier insolite (telle la table de la salle à manger provenant d’une morgue). Il aime à sortir un objet de son contexte et l’utiliser pour la noblesse du matériau.
Dans la chambre à coucher le lit est encastré dans la structure, haut sur pieds de façon à profiter au maximum de la lumière du soleil couchant. La salle de bains et la chambre se trouvent dans un même espace, là encore une nouveauté pour l’époque.
Ce bâtisseur, novateur a réalisé des constructions un peu partout dans le monde : Europe, Japon, Argentine…. On parlera encore longtemps de Le Corbusier.
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Maison de la Radio
Début de la visite devant la maquette de la Maison de la Radio dont la fin des travaux est estimée en 2018/2019. Voici quelques explications :
Le Projet de construire la maison de la Radio naît dans les années 50. En 1952 les services de cette « maison » sont répartis sur plusieurs sites parisiens différents ainsi qu’en banlieue ce qui n’est pas évident et adaptés pour communiquer. Un peu d’historique : Radio France découle de l’ORTF qui elle-même découle de RTF (regroupe télévision et radio). En 1974 la radio et la télévision se distinguent et on assiste à la naissance de Radio France.
Un ingénieur français globe-trotter souffle à l’état l’idée de construire un palais de la Radio. Le « projet cheval » sera retenue avec pour architecte Henri Bernard qui a une vision fonctionnaliste pour cette réalisation d’où l’incidence sur la forme donnée à la structure.
En partant du constat qu’en matière de radio le plus important est le son, les studios seront de formes trapézoïdales et juxtaposés les uns aux autres pour en final obtenir une forme ronde. La grande couronne fait 500 m et la petite 80, l’allée centrale est radiale.
A Paris le danger est le bruit extérieur, par conséquent pour éviter ce désagrément les studios sont placés côté couronne intérieure, côté extérieur on installera les bureaux. Le CDM (centre de modulation des fréquences) sera à l’intérieur du cercle. Ce service permet de transformer les signaux électriques. Dans la tour du centre sont entreposées les archives et au dernier étage le service de la censure. Le CSA d’aujourd’hui.
Le choix de cette parcelle de terrain n’est pas anodin. Utilisé comme stade, le projet attirera le mécontentement du voisinage et malgré de nombreuses pétitions le projet se réalisera. Sous ce terrain il n’y a aucun moyen de transport donc pas de perturbations possibles. Sous la maison de la radio, la nappe phréatique (environ à 1000 m) produit l’eau chaude utilisée pour le chauffage. Reste cependant l’environnement à risque de la Seine et les crues importantes (crue de 1910). Dans le doute d’un nouvel épisode l’architecte fait construire un caisson étanche tout autour de l’établissement.
Après les attentats terroristes du 11 septembre des tests anti pirates sont réalisés et l’avis de la préfecture tombe. Cet établissement n’est pas aux normes. Que faire : évacuer, détruire, vendre, reconstruire ? Le choix sera fait de garder et de réhabiliter l’ensemble des locaux en pratiquant le jeu des chaises musicales – on déplace au fur et à mesure de l’avancée des travaux.
On compte 3 500 salariés auxquels il faut ajouter 1000 personnes hors les murs qui travaillent pour la maison. On dénombre environ 150 métiers.
Place à la visite :
Le studio 104 : 850 places avec un balcon au-dessus, une scène et une régie possibles. Ce studio réhabilité fait apparaître la transition entre le passé et le présent – superbe – la salle plonge dans l’obscurité car dans un concert on est avant tout auditeur. Elle s’adapte à tous les genres musicaux et peut être considérée comme le terrain de jeux des quatre formations musicales de la « maison » tant pour les répétitions que représentations. Les formations sont : l’orchestre national de Radio France, l’orchestre philarmonique de Radio France, les chœurs de Radio France et la maitrîse.
L’auditorium : Dans ce lieu, seule se produit de la musique classique. Construit sur ressorts qui absorbent les vibrations, on compte 1460 places disposées en vignobles (grappes qui font le tour de l’espace). Le spectateur se trouve au maximum à dix sept mètres de la scène, le son y est à cent pour cent naturel, les commandes clavier et manettes de l’orgue sont dans la salle.
Le parc de la Maison de la Radio compte trois mille instruments.
Intérieur Coréen – Œuvres de In-Sook Son
Dans l’habitat coréen, se trouve un espace situé au centre de la maison : le quartier des femmes. Ces dernières ont une seule mission : éduquer les enfants. Pour s’occuper elles se mettent à broder et de fils en aiguilles on assiste à la naissance de concours de broderie. Cette activité tient une place importante dans le pays.
In-Sook Son, est une artiste issue d’une grande famille de brodeuses qui lui a transmis cette passion. C’est à partir de 1976 qu’elle consacre tout son temps libre à la broderie laissant libre cours à sa créativité débordante. Elle reprend la tradition et l’a fait évoluer. Elle revisite l’ensemble de la garde-robe féminine depuis celle de la petite fille jusqu’à celle de la femme.
L’exposition, autour du costume, a permis de découvrir le « pojagi » habit pour les choses, le
« hanbok » costume traditionnel composé pour les femmes, d’une jupe « ch’ima » portée avec une veste « chogori » et pour les hommes d’un pantalon « paji » accompagné d’une version plus longue du chogori. Un somptueux « hwarot » robe de mariage portée par les femmes de la cour et des classes supérieures nous a été commenté : splendide.
Ces costumes travaillés et raffinés sont ornés de nœuds décoratifs appelés « norigae » que l’artiste revisite tout en respectant leur tradition profonde. Rubans, broches, jades accompagnent les textiles en soie, lin, de couleurs vives et raffinées.
In-Sook ne s’arrête pas aux vêtements car elle crée aussi des meubles dont la marqueterie est entièrement réalisée en broderies.
En conclusion, en visitant les œuvres d’In-Sook Son, nous avons apprécié des réalisations empreintes de tradition, beauté, ou la passion est mise en lumière.
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Musée de l’outil
Au coeur de la ville de Bièvres, dans une vieille demeure, sont répertoriés dans ce musée associatif « les amis de l’outil » LADO, environ 30 000 outils instruments et machines représentant plus de 90 métiers : métiers d’art, de l’élégance, du bois, de la santé, du métal, etc.
Créée en 1983 par un petit groupe d’amis, cette association est ouverte à ceux qui, passionnés ou non de l’outil, souhaitent conserver la mémoire du travail manuel et contribuer ainsi à la conservation de ce patrimoine.
On y trouve une collection d’outils anciens. Ces derniers sont nettoyés remis en état après les avoir récupérés le plus souvent grâce aux dons. Ces outils servent parfois à présenter les métiers d’autrefois lors d’expositions thématiques. Ils peuvent être prêtés et dans ce cas les conventions d’usage sont appliquées. Dans ce musée l’espace n’est jamais figé car régulièrement tel ou tel métier est mis en lumière. Que ce soit dans le domaine du bois, du fer, du tissu, du métal, de la pierre, des ustensiles de cuisine, pâtisserie et boulangerie, on découvre au fil de la visite un large panel d’outils utilisés par nos ancêtres.
La « foire aux outils » du 1er mai, la plus grosse manifestation au monde de ce genre rassemble de nombreux curieux et amateurs d’instruments anciens.
Le musée fonctionne avec 30 bénévoles actifs. Des écoliers viennent le visiter.
La « vieille demeure » est ouverte le dimanche (2ème et 4ème semaines de chaque mois) de 14 à 18h, et fermée pendant les vacances scolaires.
Musée de la Contrefaçon
Nous voici dans le musée du faux.
A l’origine, son existence vient du mécontentement d’un grand nombre de fabricants victimes de contrefaçons. Une association est créée. En 1877 cette dernière est reconnue d’utilité publique. Jusqu’à cette période, le développement de propriété intellectuelle était une notion floue. Il a fallu donc œuvrer pour faire reconnaître la notion de « découverte ».
Le Musée de la Contrefaçon fut créé en 1951 par l’Union des fabricants dans un hôtel particulier situé au 16 de la rue de la Faisanderie à Paris. Le bâtiment fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 3 août 1976.
Aujourd’hui 250 entreprises et fédérations professionnelles adhérent à cette association.
Trois missions essentielles l’animent : la sensibilisation du grand public – le souhait de faire avancer le droit de propriété intellectuelle au niveau international et une partie plus technique qui consiste à former les métiers (douane en autre) afin de différencier les vrais des faux.
La notion de contrefaçon évolue ces dernières années avec le développement de la mondialisation et de l’industrialisation. Prenez connaissance de quelques chiffres via la photo annexée.
Dans le musée plus de 500 contrefaçons sont rassemblées, parfois présentées en parallèle avec le produit authentique dans un but didactique.
La guide a fourni explications et commentaires sur la marque, le brevet, de droit d’auteur, etc.
Mieux vaut savoir que détenir une contrefaçon est un délit…
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Maison du Fontainier mars 2016
En allant à la maison du Fontainier le conférencier nous a tout d’abord ramené de nombreux siècles en arrière pour nous raconter l’histoire de l’eau à Paris. L’histoire de l’eau est une histoire passionnante. En effet, les commentaires nous ont fait parcourir des siècles : de moins 300 ans avant Jésus-Christ jusqu’à la fin du 16ème siècle.
Des Romains, Barbares, Carolingiens, Mérovingiens, jusqu’aux communautés religieuses de moines qui ont sondé le sol et creusé des canalisations en pierres sèches pour amener l’eau vers des réservoirs, afin de l’exploiter et de l’utiliser nous avons pu évaluer les nombreuses étapes que nos ancêtres ont vécues. A la fin du 12ème siècle apparaissent les porteurs d’eau à bretelles (2 seaux de 15 litres chacun) pour alimenter Paris. Au début du 20ème siècle on en dénombrait encore.
Lorsque Henri IV entre dans Paris en 1594 il va constater l’état catastrophique de l’alimentation en eau. Il prend une série de mesures pour améliorer la situation et fait venir un ingénieur hydraulicien italien Tommaso Francini pour remettre l’aqueduc initialement construit par les Romains en fonctionnement. La mort du roi mettra fin au projet qui sera toutefois repris par Marie de Médicis. L’aqueduc Médicis sera construit avec 27 regards de Rungis à Paris et fait 13 km sous terre. L’eau est arrivée jusqu’au 1er juin 1904 dans la maison du Fontainier. La société Eau de Paris entretient l’aqueduc.
Marie de Médicis loge l’ingénieur dans la maison du Fontainier. Cette dernière a été construite en 1619. Elle sera abandonnée puis en 1994, l’association « Paris-Art-Historique » fera classer la maison en sauvegarde du patrimoine.
La visite dans la maison du fontainier se fait dans le sous-sol où l’on voit galeries et bassins dont celui de la Reine, du Roi, et du peuple.
Le premier grand réservoir d’eau de Paris est situé à Montsouris.
la maison du Fontainier
L’Entreprise Essilor est née en 1959 de la fusion d’Essel inventeur du premier verre progressif sous la marque Varilux et de Silor inventeur du premier verre organique sous la marque Orma.
Essilor détient un label d’origine France garantie, gage de qualité et de confiance, et possède en France un ancrage local fort.
Après une présentation et projection du film retraçant Essilor d’hier à aujourd’hui, nous sommes allés dans l’unité de fabrication pour se rendre compte du cycle de fabrication d’un verre ophtalmique – de sa commande à sa livraison. Voici quelques étapes qui à partir d’un palet (produit semi-fini) déjà corrigé, passe au surfaçage (le verre acquiert sa forme unique, propre à la correction souhaitée) puis la coloration, vernissage et traitement (résistance, protection des reflets, des rayures, des salissures des poussières, de l’eau…) pour ensuite passer au contrôle qualité et gravure avant la livraison chez l’opticien.
Quelques chiffres pour situer l’entreprise qui compte plus de 3 000 salariés, est présente dans environ 100 pays et dessert 350 0000 professionnels de l’optique. L’entreprise est cotée en bourse depuis 1975.
Essilor, c’est 20 unités en France dont :
• 2 unités de production à Dijon et Ligny-en-Barrois
• 3 sites de recherches et développements à Bastille, Créteil et Toulouse
• 4 laboratoires de prescription à Antony, Le Mans, Ligny-en-Barrois, et Lyon
• 4 agences commerciales à Nantes, Vincennes, Lyon et Toulouse
• etc.
Visite qui nous a permis de découvrir un monde de la fabrication de verres optiques si précieux à nombre d’entre-nous.
Cliquez sur ce lien pour parcourir les différentes étapes de fabrication
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Le Musée du Compagnonnage de Paris
Si une inscription murale «Aux Arts et Sciences Réunis» attire votre regard en déambulant au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Près, regardez bien et ne passez surtout pas à côté du Musée du Compagnonnage. En effet, une salle annexe abrite les chefs-d’œuvre monumentaux du 18e et 19e siècle, on y trouve divers ouvrages sur le compagnonnage et ses métiers.
L’atelier est adjacent, et à l’étage on peut compter quelques chambres destinées aux compagnons en activité.
Après cette visite, le groupe de Clamart Accueil a déjeuné au restaurant « Siège des Compagnons Charpentiers des Devoirs du Tour de France ». Entièrement refait à neuf, la décoration des salles de repas évoque le métier de charpentier et les grandes heures du Compagnonnage. A ne pas manquer !!!
Nous avons eu le plaisir d’écouter le témoignage d’un adhérent de Clamart Accueil. Ce dernier a enseigné et accompagné ces jeunes compagnons âgés de 18 à 35 ans. C’est avec émotion qu’il nous a fait partager ces années passées dans ces lieux.
Le musée Pasteur permet de découvrir en un seul et même lieu différents aspects de la vie et de l’histoire de Louis Pasteur.
Le musée installé, dans l’appartement de Louis Pasteur conservé en état, est organisé dans l’ordre chronologique des découvertes de Pasteur (1848 – 1885).
Ce chimiste très observateur, rigoureux, motivé, patient, allant toujours sur le terrain est un savant concret. Après sa première découverte « la dissymétrie moléculaire » avec ses modestes instruments de l’époque (petite loupe et rapporteur) – le microscope n’existait pas encore, il découvre dans les moisissures des organismes vivants non visibles à l’œil nu « les microbes ».
A 32 ans alors qu’il est Directeur de la faculté de sciences de Lille, les distillateurs de betterave le consulte afin qu’il rende utilisable le sucre de jus de betterave. De ses travaux s’en suivra la fermentation et la mise en pratique de la technique permettra la création des premières industries de fabrication de l’alcool de betterave « pur jus alcoolisé ».
Ensuite, la recherche sur la fermentation butyrique d’où s’ensuit la conclusion que certains microbes peuvent être aérobiques et d’autres anaérobiques, remettra en cause toute la théorie des années précédentes sur la génération spontanée.
Il continuera à chercher toujours et toujours sur des sujets aussi divers que :
– le vin qui « tourne » et mettra au point la pasteurisation
– la maladie dans les élevages de vers à soie
– le choléra des poules et la première fabrication d’un vaccin
– la maladie du charbon qui touche les élevages ovins et bovins
– la rage.
C’est en 1885 que ces travaux sur la rage voient le jour. Ce sera son dernier succès car il voulait, avançant en âge, quelque chose qui sauve l’humanité.
L’ampleur prise par toutes ces découvertes et leurs développements nécessitent la création d’un établissement dédié à la recherche et à la vaccination. La souscription internationale et nationale lancée pour cette réalisation sera couronnée de succès et c’est ainsi qu’en 1888 l’institut ouvre ses portes. Les donateurs décident de construire un appartement prestigieux à Louis Pasteur et sa famille. Il l’occupera de 1888 à 1895 année de sa mort. A sa mort, son épouse refusera qu’il soit enterré au Panthéon et obtiendra de faire construire une crypte dans l’institut. Son épouse mourra dix ans après Louis Pasteur et sera enterrée à ses côtés.
Dans la crypte, d’inspiration byzantine, le tombeau est en granit noir et les murs décorés de symboles représentant les découvertes du savant.
L’institut Pasteur est une fondation privée d’utilité publique. Les fonds proviennent de donateurs et de legs. 30% de chercheurs viennent du secteur public, ils sont au nombre de 1 500 et dans le département « enseignement » créée en 1888 environ 350 élèves étudient, la plupart provenant de l’étranger. L’institut Pasteur est le bras droit du ministère de la santé.
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Retour sur l’exposition universelle de 1900 pour laquelle le Petit Palais a été construit, ainsi que sur le quartier. On a recensé cinquante et un million de visiteurs alors qu’à l’époque la France comptait quarante et un million d’habitants.
Ce changement de siècle se concrétise aussi par la création de l’artère Nicolas II (aujourd’hui avenue Winston Churchill). Deux bâtiments bordent cette avenue, le Grand Palais dans lequel se dérouleront les manifestations nationales et le Petit Palais dédié aux collections municipales.
En deux ans et demi le Petit Palais était construit. L’architecte Charles Guirault, peu connu, a utilisé du béton armé pour la façade extérieure côté Seine et les escaliers, technique moderne pour l’époque et du métal pour les combles. Dès le hall d’entrée la richesse ornementale triomphe, il fallait en faire un Palais Royal (mosaïque au sol, murs pavés de plaques de marbre et trompe l’œil, coupoles et voûtes latérales en staff, cartouches avec guirlandes et rubans, éclairées par quatre oculus dotés de vitraux aux motifs floraux). La tendance stylistique fait référence au style du règne de Louis XIV et Louis XV. Le Petit Palais organisé autour d’un jardin intérieur de style renaissance italienne (villa Julia à Rome) est ouvert sur la nature.
Depuis la rénovation de l’édifice en 2005, les expositions permanentes sont concentrées côté Champs Élysées et les temporaires dans le hall d’entrée de part et d’autre du rez-de-jardin et rez-de-chaussée.
Après ces nombreuses explications sur l’histoire et l’organisation du bâtiment, avec la guide nous avons déambulé dans les différents salons : des portraits, des sculptures, mobilier, etc.
Visite très agréable, aux commentaires complets, dans ces beaux décors !
Le Val-de-Grâce
Visiter le quartier de l’Église Notre-Dame du Val-de-Grâce équivaut à faire un retour dans le XVIIème siècle, «Siècle Saint par excellence». Dans ce quartier religieux de Paris, avant la Révolution existait 132 couvents, abbayes et monastères.
Au Val-de-Grâce l’un des plus grands couvents de Paris, Mademoiselle de Lavallière répudiée par Louis XIV s’est retirée après sa disgrâce et y mourut en 1710.
Nous sommes chez les bénédictines du Val-Profond de Bièvres. Anne d’Autriche, la Reine, avait décidé qu’elle aurait sa propre Église, son oratoire, son couvent dans lequel elle puisse se réfugier.
La guide, après quelques explications sur la façade de l’Église : colonnes, pilastres, chapiteaux, frontons, médaillons avec les inscriptions A et L signifiant Anne d’Autriche et Louis XIII son époux, nous a resitué le contexte lié à la construction de cette Église. Anne et Louis nés tous les deux en 1601 se sont mariés en 1615.
En 1624 Anne d’Autriche pose la première pierre. Cette dernière meurt le 20 janvier 1666 alors que l’Eglise vient d’être consacrée depuis juste un an. Au moment de la révolution française, le couvent a été transformé en hôpital militaire.
L’édification fut confiée successivement aux architectes François Mansart, Jacques Lemercier, Pierre Le Muet et Gabriel Le Duc. Le dôme de l’église culmine à 41 mètres – troisième dôme de la capitale.
Dans la cour sur le parvis se trouve une sculpture représentant Dominique-Jean Larray médecin militaire de Napoléon 1er enterré au cimetière du Père Lachaise.
A ce jour, il subsiste cinq cloîtres à Paris. Le Val-de-Grâce en fait partie. Ceux du Lycée Henri IV et de Port Royal sont construits sur le même modèle. Avant d’entrer dans l’église par le claustra qui séparait les bénédictines des autres paroissiens, nous avons contemplé le jardin royal, le jardin potager des religieuses. La guide, nous a indiqué le mode de fonctionnement, de circulation, de promenade, des offices des religieuses.
Ensuite, de nombreuses explications nous ont été données sur :
• Le baldaquin en marbre blanc représentant la nativité que l’on doit à Michel Anguier (sculpteur). Sculpture de toute beauté surmontée de la Gloire et ses anges avec des encensoirs. L’original de cette sculpture se trouve dans la chapelle de la Vierge de l’église Saint-Roch.
• La Gloire des Bienheureux de Charles Lebrun et Pierre Mignard (peintres) dont la coupole compte environ 200 personnages.
• Les frontons latéraux avec les quatre évangélistes représentés en médaillons,
• Les quatre chapelles : Saint-Anne, Sainte Scolastique, Saint-Sacrement…,
• Le sol magnifique en marbre pavé de plusieurs couleurs,
• L’orgue provenant du Panthéon avec les initiales SG correspondant à Sainte Geneviève,
• Le plafond de la nef et ses caissons aux personnages représentant des symboles
• Les séraphins (ange avec trois paires d’ailes) et les puttos (angelot nu et ailé).
C’est en 1979 que Valéry Giscard d’Estaing a demandé la construction de l’hôpital militaire.
Incontournable dans ce lieu chargé d’histoire, une visite dans le musée s’impose. Installé dans le cloître du Val-de-Grâce il possède entre autre une collection fabuleuse d’objets de pharmacie des docteurs François et Jacques Debat militaires au Val-de-Grâce.