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    Novembre 2024

 

Samedi 30 novembre 2024 : Conférence “Les Provinciaux à Paris” animée par Vincent Delaveau
Conférence ouverte à tous : 15 h à la Maison des Sports de Clamart salle bleue.
Comment l’arrivée de nombreux provinciaux et leurs différents apports a modifié le paysage parisien.

Découvrez le contenu de votre dernier journal n° 51 de novembre et décembre 2024.


Permanences :
Á la Maison des Associations les mardis, jeudis et samedis matins de 10 h à 12 h.

Au Centre Socio-Culturel du Pavé Blanc 44 route du Pavé Blanc, à Clamart mardi de 10 h 15 à 12 h.


Bénévolat
:
Vous pouvez donner un peu de votre temps à l’association ….. nous sommes à votre écoute. Nos besoins se situent dans les domaines de l’accueil, de l’animation d’activités en particulier anglais et espagnol, de programmation de visites, d’activités de bureau… contactez nous.
 


Le Musée des Années Trente
Ce musée municipal, installé à l’origine dans les locaux de l’hôtel de ville, a été créé en 1939 pour commémorer le décret de 1925 renommant la commune de Boulogne en Boulogne-Billancourt. Le but était de regrouper des collections concernant le patrimoine culturel et industriel de cette ville où de nombreux artistes, architectes, peintres, sculpteurs, cinéastes s’installèrent car les prix des terrains et des ateliers étaient abordables. Il présente sur 3 000 m2 des œuvres et des objets d’art datant des années 1930.
La visite a commencé par le 4e étage qui abrite la collection de meubles des grands ensembliers décorateurs tels que Jacques-Émile Ruhlmann qui a créé un bureau Art déco pour Eugène Schueller, fondateur du groupe l’Oréal, Robert Mallet-Stevens qui co-fonde et préside l’Union des Artistes Modernes (UAM) en 1929…
Les artistes de l’UAM utilisent de nouveaux matériaux (acier, verre, ciment…) et de nouvelles techniques afin d’adapter les arts décoratifs au monde moderne. De nombreux décorateurs et architectes en font partie : Charlotte Perriand (chaise-longue de 1927), Louis Barillet, maître-verrier (paravent de 1930), …
Les dimanches de Boulogne sont évoqués au 3e étage. Henry Kahnweiler, d’origine allemande et marchand d’art des cubistes, s’installa à Boulogne en 1921 au 12 rue de la mairie où il réunit, tous les dimanches, les artistes de la nouvelle génération dont Picasso. Son ami, Juan Gris (1887-1927), peintre espagnol, habita au numéro 8 de la même rue. Ce peintre joua un grand rôle dans l’élaboration du cubisme synthétique.
Au même étage se trouve l’art colonial. Les artistes ont peint ou sculpté, de façon naturaliste, la vie quotidienne des ethnies rencontrées lors de leurs voyages sans chercher à idéaliser le réel. Par exemple, « Autour d’un puits au Dahomey (Bénin) » vers 1932 de Jean Bouchaud, « Fatou Sénégalaise » vers 1936 de Fernand Lantoine, « Jeune fille Guéré » vers 1938 de Pierre Meauzé.
L’entre-deux guerres vit le renouveau de l’art sacré. Maurice Denis a peint « Le baptême du Christ » en 1922. Cette peinture était une étude pour la mosaïque du baptistère de l’église Saint-Paul de Cologny en Suisse. Georges Desvallières fit le vœu de ne peindre que des sujets religieux lorsqu’il reprit les pinceaux en 1919, suite au décès de son fils, âgé de dix-sept ans en 1915. « Jésus est cloué sur la Croix » est une étude pour la réalisation de la onzième station du chemin de croix de l’église du Saint-Esprit à Paris. Dans la version définitive, Georges Desvallières a ajouté une figure de poilu, qui n’est autre que son fils. Philippe Lejeune (1924-2014) a transposé une scène biblique dans le monde d’aujourd’hui lorsqu’il a peint « Le repas chez Simon » en 1952. Les quatre personnes représentées sur ce tableau sont tous des portraits très fidèles de personnes réelles : Simon, un de ses amis, son épouse, l’écrivaine Geneviève Dormann et lui-même.
Au deuxième étage, des nus féminins sont exposés. Les corps, plus athlétiques qu’au 19e siècle, sont représentés de façon classique. Le bain et la baignade sont souvent évoqués.
En 1936, le Front populaire fit voter la semaine de 40 heures et les premiers congés payés. Les Français avaient désormais deux semaines de vacances pour s’adonner à des activités sportives, touristiques et de loisirs. Le laqueur-décorateur Pierre Bobot (1902-1974) les a illustrées sur le paravent « Les Plaisirs champêtres » en 1936.
Certains artistes évoquent les temps menaçants : Yves Brayer a peint « L’Officier et la dame, Rome » en 1932. Le tableau « Les Horreurs de la guerre », peint en 1937 par Robert Humblot, est une évocation de la guerre d’Espagne, et plus particulièrement du drame de Guernica.
De nombreux peintres et sculpteurs privilégièrent le style figuratif et expressionniste pour réaliser des portraits. Chana Orloff, sculptrice, fut la portraitiste d’un grand nombre de membres de l’élite parisienne.
La représentation animalière connaît un épanouissement particulier dans la période de l’entre-deux-guerres. Les styles, les techniques et les matériaux utilisés sont divers. Réalisme et précision (« Méharistes » de Paul Jouve – 1932) font face à la stylisation (« Corbeau » d’Édouard-Marcel Sandoz – 1913), voire à l’abstraction.
Un espace est consacré à l’École de Paris qui est un regroupement d’artistes venus de différents pays car Paris était une ville où tout était possible dans le domaine de la création. Arbit Blatas, d’origine lituanienne, a peint « Le café du Dôme » en 1938 où il a représenté ses amis de l’École de Paris et lui-même : de gauche à droite, Emmanuel Mané-Katz, Arbit Blatas, Léonard Foujita, Moïse Kisling, Jacques Lipchitz, Chaïm Soutine, Pinchus Krémègne, Alberto Giacometti, Ossip Zadkine et Albert Marquet.
Le rez-de-chaussée est consacré à l’art monumental qui a un lien avec les constructions de l’époque qu’il fallait décorer en vue des grandes expositions (1925, 1931, 1937). Alfred Janniot, sculpteur, prit part à la réalisation des œuvres de style néo-classique. Au musée des années Trente, le haut-relief « Femmes et Amour ou Éros » de 1922 d’Alfred Janniot est exposé. Les frères jumeaux Joël et Jean Martel ont aussi créé des œuvres monumentales : « Trinité » en plâtre, présentée à la première exposition de l’Union des Artistes Modernes en 1930. Devant l’espace Landowski, se dresse une réplique d’un de leurs quatre arbres en ciment armé exposé lors de l’exposition internationale des arts décoratifs de 1925. La statue pour le monument à Étienne Dolet (1947-1949) de Henri-Robert Couturier fit scandale et ne fut pas érigée place Maubert mais installée au musée des Années Trente.
La visite qui avait commencé par « Michel-Ange au travail » de Paul Landowski, s’est terminée en regardant une autre œuvre de ce sculpteur « Le Pugiliste » qui a été très critiquée au Salon des Artistes Français de 1920 en raison de sa nudité. Son modèle fut le boxeur français, Georges Carpentier.

Les horreurs de la guerre de
Roger Humblot (1937)

Les Plaisirs champêtres de
Pierre Bobot (1936)

Panier et siphon de Juan Gris (1925)

flechehaut