Voyage aux Amériques

 

Dès que je mis le pied dessus la passerelle,
J’entrais dans un état quasi jubilatoire,

La brillance du soleil rendait la mer plus belle,
D’un bleu marine profond, dans la douceur du soir.
Déjà, des passagers disaient leurs moindres rêves,
D’autres posaient des questions manquant un peu de tact,
Des jeunes n’attendaient pas que disparaisse la grève
Déversant des bêtises comme une cataracte.
Voulant apprivoiser de jolies demoiselles,
Ils contaient des histoires, s’étourdissant de rires
Espérant faire briller d’un éclat leurs prunelles,
Qui récompenserait leurs efforts d’un sourire.
Mais leurs figures restaient insensibles aux palabres,
Ils étaient bien trop jeunes et trop entreprenants,
Et les yeux des belles sur leurs visages glabres
Étaient plus étonnés qu’ils n’étaient bienveillants.
Sur le pont, cependant on perdait la boussole :
Bercés par le roulis nous fîmes un monôme,
Les vagues nous entraînaient dans une farandole
Nous faisant ressembler à un petit rhizome.
A un certain moment, il fallut s’attabler :
Nous étions essoufflés par la danse endiablée.

Ainsi se commença, avec Toi, mon Unique,
Le voyage que nous fîmes, tous deux, aux Amériques.


3 juin 2008

Jean Caldaguès

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